290 route du Moulin 26600 Beaumont-Monteux – 06 07 64 47 61 – Courriel : commercial@gmail.com

Enfant de remplacement

D’un Vincent Willem Van Gogh à un autre…

Le 30 mars 1853 naissait un petit garçon, Vincent Willem Van Gogh, au Pays-Bas dans une famille de pasteur protestant.

Aujourd’hui nous pouvons nous demander quel aurait été sa destinée si, un an plus tôt jour pour jour, n’était pas né un autre garçon au sein de sa famille qui portait la même identité.

Les siens, encore marqués par le décès prématuré du premier-né, reportèrent sur le nouveau-né le chagrin d’une telle perte, tout en projetant sur lui de symboliser l’honneur de la famille.

Très vite, l’enfant comprit la place spéciale qu’il avait dans la famille, coincé entre un grand-père et un oncle paternels qui s’appelaient eux aussi Vincent.

Comment mettre en place alors son identité narcissique lorsque vous devez consoler vos parents d’un enfant portant vos prénoms et patronyme dans un environnement religieux où la souffrance de chacun est tue ?

Vincent alternera entre colère, rébellion, obstination et douceur, et son tempérament reconnu comme difficile le coupera des autres qui ne peuvent le comprendre.

L’arrivée de son petit frère Théo, quatre ans plus tard, viendra apporter quelque soutien à son monde bien isolé.

Tandis qu’à douze ans il est incapable de déterminer le futur métier qu’il aimerait exercer, il fut envoyé en pension, pour son plus grand chagrin. Heureusement, il va découvrir deux passions : la lecture et le dessin. Lorsqu’il travaillera pour le compte de son oncle, vendeur de tableaux, il développera une sensibilité artistique qu’il approfondira en visitant des musées et en se documentant sur les œuvres d’autres artistes en vogue.

Bien que choisissant de devenir pasteur comme son père, il ne possède pas les qualités requises et très vite il sera remercié par l’église.

Les rêves et les questions existentielles de ceux qui sont nés pour remplacer une personne morte tournent autour de questions existentielles : « Qui suis-je ? Peut-on m’aimer pour moi-même ? »

Van Gogh n’a pas échappé à la règle. Il s’est construit avec une confusion inconsciente d’identité rarement reconnue, composée de chagrin et de culpabilité du survivant. Bien avant la naissance de l’enfant, les forces archétypiques de vie et de mort sont réunies dans une constellation fatale.

L’âme de l’enfant de remplacement porte l’ombre de la mort depuis sa conception.  

L’espoir d’une vie plus lumineuse repose alors sur l’émergence d’un Soi authentique.

Est-ce la raison pour laquelle il peindra 43 autoportraits en dix ans dans l’espoir de trouver enfin sa véritable identité ?

Au travers des différents reflets de lui-même il aurait pu faire l’expérience d’une « renaissance dans la vraie vie », non pas comme « un revenant », mais comme un individu nouveau-né sur le plan psychique. 

Mais la naissance de son neveu, fils de Théo, appelé à son tour Vincent Willem Van Gogh le 30 janvier 1890 en hommage au peintre lui sera insupportable. Celui-ci ne put supporter cette jeune relation triangulaire qui le renvoyait à ses jeunes années.