Les confidences du Cygne
Épiphanie !
Ce mot n’éveillerait aucune curiosité dans les esprits s’il n’était pas lié à la galette des Rois début janvier, au même titre que la bûche de Noël.
Épiphanie !
Les Anciens, qui avaient le loisir de contempler un ciel non pollué, connaissaient son secret, c’est-à-dire le retour de la Lumière, treize jours après le solstice d’hiver, au moment où le soleil marque un arrêt dans sa course apparente avant de repartir en direction de l’Équinoxe de Printemps.
Épiphanie !
Pourquoi buvons-nous à la santé du Roi ce jour-là ?
Derrière ce rituel se cache tout le mystère de l’Alchimie et donc de la Transformation des éléments.
Le Roy, c’est le Soufre et la Reyne représente le Mercure, soit le couple alchimique qui, après avoir été plongé dans un bain purificateur, donne naissance au Dauphin.
Les alchimistes l’appellent aussi Remora ou androgyne, parce qu’il est à la fois le Soufre et le Mercure, dont il scelle l’Union mystique.
Sous quelle forme connaissons-nous ce mystère ?
Sous l’aspect de la galette dorée au sein de laquelle se cache le Dauphin, dans une pâte feuilletée, entre les « feuillets » d’un livre merveilleux, comme au cœur d’un creuset.
Avant la cuisson, le pâtissier dépose une fève (qui se dit aussi faba, le diminutif de Phébus, le Soleil)
Ou bien il incorpore un poisson, une sole (ou sol) qui rappelle notre astre en pleine croissance.
Comment les Alchimistes pêchaient-ils ce poisson symbolique ?
Ils le prenaient dans un filet, ou rets, ce que la tradition évoque grâce aux losanges dessinés sur la galette.
Voilà pourquoi celui ou celle qui trouve la fève est proclamé Roi et doit choisir sa Reine.
Le miracle de la Lumière étant accompli, il est temps de se réjouir, une nouvelle année prend son essor !
Mon commentaire concerne l’article du 22 décembre sur le conte de Noël :
Bravo à la conteuse et au cygne d’O pour cette belle histoire.
Si, comme dans tous les contes de Noël, l’issue est heureuse, il n’en reste pas moins que l’auteure nous place face à un drame sous-jacent : celui de la fin du parcours, pour un grand nombre de personnes âgées qui, malheureusement, ne se terminent pas aussi bien. C’est le progrès……
J’ai été véritablement touché par ce récit, sa progression, ses images et sa délicatesse que je retrouve, entre autres, dans la plupart des écrits de l’auteure.
Jean-Luc